tribunes

Gauche alternative de Quetigny

Cœur de béton

La fin de la première phase des travaux du projet « Cœur de ville », loin de susciter l’enthousiasme, provoque perplexité et interrogations chez beaucoup de Quetignois-e-s.
Etait-il nécessaire d’abattre arbres et bosquets pour aboutir à cet espace torride l’été et glacial l’hiver, encore moins favorable aux rencontres au quotidien ? Il faudra 30 ans pour que les arbres à planter donnent leur part d’ombre et d’absorption de CO2, s’ils arrivent à pousser dans ce décor 100% béton.
Etait-il nécessaire de casser le quai du terminus du tram achevé depuis seulement 6 ans pour le déplacer de quelques mètres et le redécouper ?
Fallait-il faire travailler les entreprises et leurs salariés à un rythme contraint, dans des poussières minérales et la chaleur, pour inaugurer le 15 septembre une place en réalité inachevée puisque les chantiers vont se poursuivre, tant sur la Place Centrale qu'autour. 80 000 euros la Fête, selon nos informations...


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                                                                                                                                                                                             Photos Gauche Alternative Quetigny

Au moment où l’urgence climatique exige du vert, de l'air, de l’espace végétal, la majorité municipale se congratule d’un projet qui va à l’opposé et bétonne notre cœur de ville pour au moins 50 ans. Une première étape qui sera suivie de la construction de plus de 400 logements dont 250 à proximité immédiate de la Place Centrale. Il en coûtera au total plus de 10 millions d’euros aux Quetignois. Un choix que nous ne partageons pas et qui aurait dû, vu son ampleur, son coût et sa durée, faire l’objet d’une véritable consultation citoyenne de toutes et tous.
Notre ville avait besoin d’un renouveau en son centre, mais pas ainsi. D’autres propositions, plus respectueuses de l’environnement, moins coûteuses et davantage tournées vers l’animation et les services avaient pourtant été émises en 2013 et 2014, démocratiquement...


Notre-Dame-des-Landes : enracinons l’avenir !

Après un suspense et une mise en scène relevant de la grande com’, le verdict a été rendu : il n'y aura pas d'aéroport à NDDL. Et pourtant...
· En 2012, des bataillons de CRS ont tenté de déloger les militants écologistes qui occupaient physiquement la zone censée accueillir le "futur" aéroport.
· En 2017, avec son référendum mal ficelé, Hollande a contribué à embrouiller la situation et les enjeux du débat sur ce "Grand Projet Inutile" vis à vis du grand public.
Heureusement, ce qui a prévalu, c'est la lutte inlassable, depuis 50 ans, de ceux qui ont démontré, preuves à l’appui, la nocivité de ce projet, ainsi que le fort soutien populaire au mouvement.
La mort tragique et absurde du jeune Rémi Fraisse, militant écologiste pacifique, tué par des policiers surarmés à Sivens le 25 octobre 2014, a pesé également dans la balance.
Quels enseignements tirer de cette lutte ?
· La lutte paie : si en 2012, les CRS avaient évacué tous les occupants, et si le soutien populaire n'avait pas été si fort, l'aéroport serait construit, avec toutes ses nuisances environnementales.
· Ces "Grands Projets", dans la durée, se montrent dépassés ! Défendus par des politiques ayant une vision à court terme (profits), ils oublient de prendre en compte l'intérêt général et la survie d'une planète déjà gravement mutilée !
Inutiles et dangereux, il en reste encore quelques-uns à enterrer: le stockage de déchets radioactifs à Bure, la Ligne à Grande Vitesse Lyon -Turin et les Center parcs par exemple : c’est le but que se sont fixé ceux qui se sont rassemblés ce 10 février à NDDL pour fêter la victoire et ENRACINER L’AVENIR.


                                                                                                                                                                    Photo Gauche alternative Quetigny

Quels enjeux maintenant ?
A NDDL, les terres agricoles ont été préservées du remembrement. Le bocage et son modèle agricole ont été maintenus.
Ce territoire doit rester un espace d’expérimentation sociale, environnementale et agricole. Pour cela, les paysans expulsés doivent retrouver leurs droits. Celles et ceux qui sont venus habiter ces dernières années dans le bocage, pour le défendre, et qui souhaitent continuer à y vivre et à prendre en charge les terres, dans toute la diversité du mouvement, doivent pouvoir le faire. Les occupants de NDDL, mais aussi celles et ceux qui les soutiennent — nombreux à Quetigny — savent que cette lutte n'est pas terminée !


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