Du fait
du retard imputable à la Covid, le Conseil municipal
n’a examiné le budget 2020 que le 30 juin dernier.
Les élu·e·s RQ n’ont pas voté
ce budget, parce que les dépenses engagées pour
l’opération « Cœur de ville »,
opération que nous ne partageons pas sur des points essentiels,
continuent de peser sur les finances de la commune : 2 millions
€ versés à la SPLAAD. D’autre part,
le budget ne prend pas suffisamment en compte les effets de
la crise sanitaire et ses conséquences sur les personnes
les plus fragiles.
Intervention
sur le budget primitif 2020
«
Au cours de la mandature précédente, la majorité
municipale a fait le choix d’investissements très
coûteux sur le centre-ville et particulièrement
la place centrale. Comme une partie importante des habitants
de notre ville, nous ne partageons pas, pour l’essentiel,
ces choix qui pèsent et vont peser encore plusieurs années
sur les budgets de la commune. Les avances faites à la
Société Publique Locale d’Aménagement
de l’Agglomération Dijonnaise ( SLAAD), soit 6
millions d’Euros depuis 2017 (dont 2 millions au budget
2020) pour réaliser ce projet « Cœur de ville
» auront épuisé, en 2020, les liquidités
de la commune. Nous estimons que d’autres choix plus utiles
auraient pu être faits.
C’est la première raison pour laquelle nous ne
voterons pas ce budget.
Nous pensons que la structure de ce budget aurait
pu être différente. Non pas sur ce
qui est incontournable comme les salaires, les services permanents,
les achats de matériel, fournitures, l’entretien
des équipements, mais sur ce qui est consacré
à la crise de la Covid et ses conséquences.
Globalement, notre ville conserve, par le biais de l’impôt,
l’essentiel de ses recettes, et reste, sur ce plan, assez
peu touchée par la crise. Ce qui nous permet d’accroître
les rémunérations des agents municipaux (+1,5
% en moyenne), de prendre des mesures de protection des habitants
(environ 100 000 €) et de maintenir le niveau des subventions
aux associations (610 000 €). Et c’est tant mieux.
Par contre, la récession économique qui nous frappe
et que certains évaluent à 12,5 % du PIB,
va peser lourdement sur nos concitoyens les plus fragiles :
baisse des revenus du fait du chômage notamment, isolement,
déstabilisation. Pour cette année et celles qui
vont suivre, nous pensons qu’il y a des urgences auxquelles
il faut répondre :
- l’urgence sociale : nous connaissons
plus ou moins bien les besoins de nos concitoyens les plus vulnérables
; certains le font savoir, mais pour nombre d’entre eux
ce n’est pas le cas : autour de 1 200 personnes en
dessous du seuil de pauvreté aux dernières études
connues, dont la situation risque encore de s’aggraver
dans les mois qui viennent. Nous avons bien entendu les intentions
exprimées par notre Maire au dernier conseil municipal
« nous ne laisserons personne sur le bord de la route
». Si nous partageons sans réserve ces intentions,
nous aurions aimé qu’elles trouvent une autre traduction
budgétaire. La subvention au CCAS (360 000 Euros) augmente
de 21 000 euros par rapport au budget primitif de 2019. Sur
ce montant, 171 000 euros, qui correspondent à la mise
à disposition de 4 personnes des services, seront remboursés
à la commune. Même s’ils sont en augmentation
par rapport à 2019 les crédits destinés
aux secours d’urgence et aux aides facultatives ne représentent
que 140 000 € pour 2020.
Cette prévision budgétaire est largement insuffisante
pour permettre à notre ville d’assurer son rôle
de bouclier social.
-
l’urgence écologique aussi. Elle
est partout, dans tous les domaines, et le succès de
l’écologie aux dernières municipales en
est autant un signe qu’un espoir.
La ville ne peut pas tout, mais elle pourrait autrement. Au
cours de la mandature précédente, une aide aux
particuliers de 500 € pour des économies d’énergie
des logements a été mise en place : modeste, beaucoup
trop modeste au regard des besoins et des attentes. Combien
d’aides ont été attribuées ? Quelques
dizaines tout au plus pour un budget maximum de 20 000 euros
en 6 ans !
La convention citoyenne pour le climat vient de faire une proposition
majeure : l’isolement thermique de 5 millions de logements
« passoires » d’ici 2030. Si cette question
trouve un début d’application depuis plusieurs
années, il est grand temps de passer à la vitesse
supérieure. C’est bien sûr à l’Etat,
en premier lieu, de financer cette aide. Mais les communes peuvent
décider d’y apporter un supplément significatif
et pas simplement symbolique. Plusieurs centaines de familles
de Quetigny sont en attente d’aides conséquentes
pour pouvoir enfin isoler leurs logements. Cette urgence aurait
du trouver sa traduction budgétaire dès cette
année, et de façon bien plus forte que lors de
la mandature précédente.
Pour ces raisons aussi, nous ne voterons pas ce budget». |